Décédé ce 25 mars à 79 ans, Bertrand Tavernier laisse une empreinte indélébile dans le cinéma français, désormais orphelin d'un maître. De nombreux hommages saluant sa mémoire et son œuvre lui ont été rendus...
Décédé ce 25 mars à l'âge de 79 ans, Bertrand Tavernier, immense cinéaste multi césarisé, amoureux viscéral du cinéma et de son Histoire, militant infatiguable pour l’exception culturelle française ou la lutte pour le respect du droit des auteurs, laisse un grand vide dans le cinéma français. Un totem s'en est allé...
Si l'annonce de son décès a été faite par le journal La Croix, saluant un "cinéaste passionné et lyrique", l'Institut Lumière à Lyon, dont Tavernier était le président, a très promptement réagi, confirmant l'annonce de son décès :
Avec son épouse Sarah, ses enfants Nils et Tiffany et ses petits-enfants, l'Institut Lumière et Thierry Frémaux ont la tristesse et la douleur de vous faire part de la disparition, ce jour, de Bertrand Tavernier. pic.twitter.com/apVuXzYgmS
— Institut Lumière (@InstitutLumiere) March 25, 2021
Gilles Jacob, l'ancien président du festival de Cannes, évoque "un auteur si précieux" et "un ogre de cinéma"...
G Souvenir d’un ogre de cinéma, pour en voir, en faire, en parler, le défendre, avec des sujets contemporains permettant d’exercer tempérament humaniste, idées mémorables et drôlerie communicative. Qd on peut à ce point assouvir sa passion, on peut dire qu’on a eu une belle vie
— gilles jacob (@jajacobbi) March 25, 2021
Même émotion à La Cinémathèque Française, qui salue un cinéaste "qui avait le cinéma dans le sang", et déplore la disparition du réalisateur alors même qu'il devait être le parrain d'un festival du film restauré qui devait se tenir au mois de mars, annulé pour raisons sanitaires :
— La Cinémathèque (@cinemathequefr) March 25, 2021« Mon métier consiste à inventer, faire rêver et, à partir de cela, produire quelque chose qui va changer le monde. »
Bertrand Tavernier avait le cinéma dans le sang. Il aurait dû être le parrain de notre Festival du Film Restauré en ce mois mars... 1/2 pic.twitter.com/r7WHqaTrxM
Invité hier dans l'émission C à vous sur France 5, Philippe Torreton, qui doit son César du Meilleur acteur au cinéaste en 1996 pour son extraordinaire composition dans Capitaine Conan, lui a rendu un vibrant hommage :
"C'était quelqu'un de toujours à l'écoute, c'était l'anti dictateur des plateaux !.Heureusement qu'il reste ses films. Mais sa langue, sa langue, son envie de raconter le cinéma vont me manquer (...). Son regard [aussi], qu'il a eu constamment sur tous les cinémas, sans barrière, sans œillères. Il aimait bien même les nanars, il arrivait toujours à puiser une petite scène, une réplique, qui faisait son bonheur et sa joie."
Bertrand Tavernier, par Philippe Torreton 👇#CàVous pic.twitter.com/sNMgsRycwC
— C à vous / 6 à la maison (@cavousf5) March 25, 2021
L'actriceLaura Smet a publié sur Instagram l'affiche du long-métrage L'Appât, accompagnée du message : "Ce film entre autre m’a donné envie de faire ce métier/ Au revoir Maestro"...
Régulièrement sollicité par les éditeurs de DVD et Blu-ray, Bertrand Tavernier, cinéphile encyclopédique, se prêtait de bonne grâce pour remettre en perspective les oeuvres. L'éditeur Sidonis, spécialisé dans l'édition de westerns, rend hommage au cinéaste :
— Sidonis Calysta (@SidonisCalysta) March 25, 2021HOMMAGE 🙏
Bertrand Tavernier nous a quittés aujourd'hui 😔
Nous étions très fiers qu'il nous offre sa culture et surtout son amour du cinéma pour les bonus des films Sidonis Calysta. Il nous manquera beaucoup 😢
Merci pour tout 👼#hommage #bertrandtavernier #cinema pic.twitter.com/NE74nV18eZ
Le Syndicat des Catalogues de Films de Patrimoine (SCFP) a quant à lui publié un communiqué : "Sa gourmandise pour le cinéma était contagieuse, et sa vie fut une invitation permanente àvoyager à travers le cinéma. Réalisateur, producteur, scénariste, écrivain d’une érudition inouïe, il était avant tout un guide et une boussole, ayant à cœur de partager ses innombrables «cinéastes de chevet» dont de nombreux oubliés et méconnus qu’il aura contribué à faire découvrir.
Bertrand Tavernier, qui aimait à se définir comme un passeur, avait accepté la présidence d’honneur de notre Syndicat dès sa création en nous encourageant à défendre avec passion la mémoire du cinéma. Son inlassable enthousiasme continuera à guider nos pas".
Carlotta Films, éditeur et distributeur, "ne peut pas / on ne veut pas croire qu’on ne va plus croiser, voir, écouter, entendre et discuter avec Bertrand chez lui à Paris, à Lyon, au Palais Royal, à l’Institut Lumière, dans les festivals du monde entier ... Un grand vide, on se sent d’un seul coup très très seul ...", retweetant le compte de l'Institut Lumière :
On ne peut pas / on ne veut pas croire qu’on ne va plus croiser, voir, écouter, entendre et discuter avec Bertrand chez lui à Paris, à Lyon, au Palais Royal, à l’Institut Lumière, dans les festivals du monde entier ... Un grand vide, on se sent d’un seul coup très très seul ... https://t.co/30u21URhxM
— CarlottaFilms (@CarlottaFilms) March 25, 2021
Christian Clavierrend aussi hommage au cinéaste, qui l'avait engagé aux côtés deThierry Lhermitte etGérard Jugnot pour jouer de petits rôles dans Que la fête commence...
Hommage à Bertrand Tavernier qui nous a quitté, et qui nous a fait tourné à nos débuts avec Thierry et Gérard dans #QueLaFêteCommence et #DesEnfantsGâtés. Nous y avions aussi découvert les 2 talentueux scénaristes Jean Aurenche et Pierre Bost !
— Christian Clavier (@Ch_Clavier) March 25, 2021
Isabelle Huppert, qui a tourné dansLe Juge et l'assassin et Coup de torchon, a évoqué le cinéaste au micro de France Inter : "Bertrand Tavernier était soucieux du monde qui l'entourait, mais c'était un engagement politique qui ne l'empêchait pas d'être cinéaste avant tout. Il ne faisait pas un cinéma militant".
Isabelle Huppert : "Bertrand Tavernier était soucieux du monde qui l'entourait, mais c'était un engagement politique qui ne l'empêchait pas d'être cinéaste avant tout. Il ne faisait pas un cinéma militant." #le79Inter pic.twitter.com/S7cGf8IklN
— France Inter (@franceinter) March 26, 2021
Facétieux et toujours plein d'humour, le cinéaste n'avait pas hésité à se prêter à une vraie-fausse interview avec l'équipe de Groland, en bon cinéphile grolandais qu'il était. "Signalons qu’il a écrit tous les textes qu’il interprète dans cette histoire improbable du cinéma des sœurs Torche...Zapoï Bertrand, et salue bien notre Président !"
— Groland le Zapoï (@Groland) March 25, 2021.#BertrandTavernier était un cinéphile Grolandais plein d’humour. Merci à lui pour tout ce qu’il nous a donné.
Signalons qu’il a écrit tous les textes qu’il interprète dans cette histoire improbable du cinéma des sœurs Torche...Zapoï Bertrand, et salue bien notre Président ! pic.twitter.com/ZjTUrXtZbc
Parmi les réactions politiques, évidemment très nombreuses, notamment du côté de Lyon, terre natale du cinéaste, on citera volontiers celle du Ministère des Affaires étrangères, qui salue le réalisateur deQuai d'Orsay :
Le Quai d’Orsay salue la mémoire de Bertrand Tavernier dont l’œuvre a raconté la France au cinéma. Son souvenir habite nos murs, où il tourna son film à la fois bienveillant et mordant sur la vie diplomatique inspiré par la bande dessinée Quai d’Orsay.#BertrandTavernier pic.twitter.com/3AfBYP6YGL
— France Diplomatie🇫🇷 (@francediplo) March 25, 2021